Au sein du système de défense de la baie de St-Malo
La baie de Saint-Malo offre une défense naturelle qui rend l’approche maritime particulièrement difficile. Les nombreux récifs associés à un marnage important, des forts courants et à une météo parfois hostile ont longtemps découragé les possibles assaillants. C’est à partir de cette topographie locale que Vauban va imaginer la défense de la cité malouine.
Il observe d’abord trois passes (chemins d’accès naturels) permettant d’accéder à Saint-Malo par la mer:
- Une passe Nord dont l’entrée se situe entre un récif matérialisé par une tourelle jaune et noire, et le Fort de la Conchée.
- Une seconde passe diagonale dont l’axe se situe entre la tourelle verte et le phare du Jardin.
- Enfin, une troisième passe le long de la côte. Cette option est risquée et aléatoire. En effet, à marée basse il existe de très nombreux bancs de sable, et à marée haute, il faut parfois passer très près de la côte, donc à portée de canon.
L’architecte militaire va établir un vaste plan de défense qui part du Cap Fréhel jJusqu’à la Pointe de la Varde :
- Le Cap Fréhel pouvant permettre à une flotte ennemie de venir se mettre à l’abri pour préparer une attaque, il doit être fortifié. Vauban complète le Fort Lalatte déjà existant par une batterie basse qui interdira le mouillage dans la baie.
- En revenant vers Saint-Malo, la baie de Saint-Jacut intègre une île, idéale pour préparer une attaque. Cette possibilité est évincée grâce à la tour des Ebihens.
- Pour protéger la passe à terre, Vauban lance la construction du Fort Harbour, qui croise ses feux avec des batteries placées sur l’île Cézembre.
- La passe Nord quant à elle est barrée par le Fort de la Conchée, qui croise ses feux avec des batteries placées à la pointe de la Varde.
- Pour la défense rapprochée, il conçoit le Fort National qui fait face au château.
- Enfin, à l’intersection de ces trois passes, il construit le Petit Bé qui finalise la défense de l’entrée de Saint-Malo. Sa position et sa forme en « fer à cheval » lui permet de parer à toutes les attaques maritimes possibles.