La vie militaire du Petit Bé
La vie militaire au Petit Bé est organisée comme à bord d’un navire, d’ailleurs le fort est dirigé par un officier de marine. Vauban précisait d'ailleurs concernant ce dernier, qu'il était impératif de choisir un homme de mer, "fusse-t-il cul-de-jatte ou manchot". En temps de paix, la garnison se réduit à une dizaine d’hommes dont un officier. En revanche, en cas d’alerte, il peut accueillir plus de 170 hommes. Un état de 1697 parle de deux officiers, trente soldats, un bombardier, quatre canonniers de mer, 125 canonniers de milice et 15 matelots. Concernant l’armement, ce même état dresse la liste suivante : 2 mortiers, 199 bombes,4 canons de 48, 6 de 36 et 5 de 24.
Le casernement offre 120 couchages, un carré des officiers, une cuisine et un magasin à vivre, un petit potager sur le bastion nord et des latrines évacuant directement à la mer. La poudrière et la citerne (eau de pluie filtrée) sont logées dans les deux bastions. Le mobilier est spartiate et démontable afin de se protéger en cas d’attaque (par exemple, le plateau des tables permettait de condamner les fenêtres). Dans la même optique, la voûte en pierre était particulièrement plate afin de laisser ricocher les boulets.
Pour la défense côté Saint-Malo, sur trois niveaux des meurtrières sans angle mort permettent une riposte au mousquet. Tandis que sur la plateforme, une fosse permet de protéger les soldats et privilégie une attaque au canon.